La préfecture de la Vakaga, située à l’extrême nord-est de la République centrafricaine, fait face à une montée inquiétante de l’insécurité depuis plusieurs semaines. Des hommes armés non identifiés, suspectés d’être liés aux conflits en cours au Soudan voisin, ont été signalés dans les environs de Birao, capitale régionale, semant la peur au sein des populations locales.
Circulant à pied ou à moto, ces individus, souvent décrits comme lourdement armés et étrangers aux langues locales, inquiètent les habitants, notamment dans les zones rurales. Plusieurs témoins évoquent des rencontres effrayantes dans la brousse. Certains affirment avoir dû fuir après avoir aperçu des groupes armés installés dans des forêts proches, parfois menaçants.
Les localités situées entre Birao et Am Dafock, à la frontière soudanaise, sont particulièrement touchées par des actes de violence récurrents. Des incidents de braquages, de pillages et même de meurtres sont régulièrement rapportés. Des motos et des véhicules ont été interceptés par ces groupes, qui dépouillent passagers et commerçants. Dans certains cas, des victimes ont perdu la vie. Cette situation pousse de nombreux villageois à se réfugier dans les centres urbains, abandonnant leurs terres et activités.
Les conséquences sont lourdes pour la vie économique et sociale de la région. L’agriculture, le commerce et la circulation sont pratiquement à l’arrêt. La zone autour d’Am Dafock, essentielle pour les échanges avec le Soudan, est devenue difficilement accessible.
Depuis 2023, Birao accueille également plusieurs milliers de réfugiés soudanais fuyant les violences dans leur pays. Cette cohabitation, dans un contexte d’insécurité accrue, complexifie encore davantage la situation humanitaire.
Face à cette recrudescence des menaces, les autorités locales appellent le gouvernement à renforcer la présence sécuritaire et à mettre en place des mesures urgentes pour protéger les civils et stabiliser la préfecture.








