Après avoir demandé la réévaluation du calendrier du retrait progressif de la mission onusienne, le gouvernement congolais a officiellement demandé le départ du porte-parole de la Monusco Mathias Gillmann, qu’il accuse, dans une interview accordée à RFI, d’avoir envenimé la situation. Une correspondance officielle a été envoyée à la Monusco pour signifier la position des autorités congolaises.
Selon le gouvernement congolais, les tensions actuelles entre la population et la Monusco sont dues notamment aux déclarations jugées « indélicates et inopportunes » de Mathias Gillmann. Dans une interview accordée à RFI le 13 juillet à Kinshasa, le porte-parole de la Monusco affirmait que le déploiement d’une grande partie des ressources de la mission onusienne et de l’armée congolaise dans la lutte contre le M23 avait des conséquences négatives sur les autres régions. Reprenant les propos de Bintou Keita, cheffe de la Monusco au conseil de sécurité de l’ONU, il avait également expliqué que le M23 se comportait comme une armée conventionnelle avec un arsenal militaire sophistiqué.
Ces dernières semaines, la Monusco insiste sur l’urgence de parvenir à la désescalade dans cette crise impliquant le M23 afin qu’elle et les FARDC se focalisent sur d’autres crises.
Dans la lettre envoyée à Bintou Keita, le ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula considère que « la présence de Mathias Gillmann n’est pas de nature à favoriser un climat de confiance et de sérénité entre les institutions de la RDC et la Monusco, de faire aboutir le plan de transition aux fins de son retrait définitif de la RDC ».
Du côté de la Monusco, on se dit surpris de la tournure que prennent ces événements qui occultent « les vrais problèmes ».
Entre-temps, sur le terrain militaire, le M23 a repris son offensive et est arrivé hier à une trentaine de kilomètres de Goma, aux alentours du camp militaire Rumbangabo.
Avec RFI