Un communiqué fait part de la « très vive émotion » du président Emmanuel Macron à l’annonce de la mort du brigadier Alexandre Martin, du 54e régiment d’artillerie de Hyères, et « confirme la détermination de la France à poursuivre la lutte contre le terrorisme dans la région, aux côtés de ses partenaires ». Comme quoi, il faut s’attendre à batailler, même si la France perd des hommes sur le front, même si la Russie prend aussi position sur le terrain. Le soldat décédé samedi après-midi est le 53e militaire français tué au combat au Sahel depuis 2013.
Neuf autres soldats français ont été « légèrement blessés » dans l’attaque mais « leur état n’inspire aucune inquiétude », a précisé l’état-major des Armées dans un communiqué. On se demanderait bien dans quel intérêt la France accepte de perdre tant de soldats sans pour autant rebrousser chemin. L’armée française a « engagé immédiatement des hélicoptères de recherche et d’attaque pour intercepter et neutraliser les assaillants », a poursuivi le colonel Ianni. Ils ont été neutralisés, a-t-il dit, sans plus de détails. La neutralisation immédiate de l’assaillant par l’armée française après l’attaque du camp donne à réfléchir sur la rapidité de l’action.
On le sait bien, cela fait 12 ans environs que la France est aux trousses de ces djihadistes sans pour autant parvenir à les vaincre sur le terrain. Mais en quelques heures, l’armée a réussi l’exploit de repérer l’assaillant et le maitriser. Quelle facilité finalement, pour tant d’années de combats infructueux. C’est à se demander s’ils avaient rendez-vous. Certes l’attaque n’a pas pu être attribuée, mais qu’importe, la conséquence est la même qu’il s’agisse de djihadistes ou de l’armée Malienne. Le problème reste entier et requiert un examen minutieux. Il ne fait donc plus aucun doute que Barkhane est au cœur d’enjeux politiques bilatéraux majeurs, avec en toile de fond les accusations de recours par le Mali aux services du groupe de mercenaires russe Wagner, ainsi que la réorganisation de la présence militaire française dans le pays.
Pour cette dernière éventualité, la situation risque bien se corser avec davantage d’attaques contre les positions françaises. L’ennemi ne sera plus alors la faction djihadiste restée invaincue jusqu’à lors, mais autant l’armée malienne déguisée que d’autres forces sous régionales, en appui au mali, suite la rupture des accords militaires avec la France et des sanctions jugées injustes prononcées contre ce pays par les organisations sous régionales ouest-Africaines. L’attaque du weekend dernier pourrait ne pas être la dernière dans cette logique de continuer de bouder la France et donc de s’attaquer à ses positions pour espérer un éventuel départ.