Le Dr. MANAOUDA Malachie l’a martelé au cours de l’échange avec le staff dirigeant du Centre Médical le Jourdain, revisitant les circonstances du décès d’un bébé de 7 semaines reçu dans cette Formation Sanitaire.
Le ton acerbe, la voix teintée d’un soupçon de colère, le patron de la santé s’est montré intransigeant. Le récit des faits mettant en évidence des défaillances graves dans la prise en charge du bébé reçu le 31 mars et décédé le 02 avril va davantage susciter l’ire du Ministre de la Santé Publique. Entre autres éléments, l’indisponibilité d’un pédiatre, la manipulation de l’enfant par un personnel non qualifié, l’accord verbal (non expressément écrit) par la famille pour une ponction lombaire sur ledit enfant après un refus préalable. Plus grave, la description des symptômes et de l’état de l’enfant à un spécialiste au téléphone ainsi que le relevé de ses instructions par le même canal.
La restitution des faits va suggérer une série de questions embarrassantes pour l’équipe de cette Formation Sanitaire (Fosa). A ce jour, quelles sont les causes du décès de ce bébé ? Pourquoi n’avoir pas référé l’enfant dans un autre hôpital de niveau supérieur pourvu d’un plateau technique conséquent et de spécialistes au lieu de bricoler ? Si la première préoccupation reste encore au stade des hypothèses, la seconde n’a pas eu de réponse. Et le Minsanté mal à l’aise face à l’absence de réponses suffisantes de condamner : « On ne peut pas prendre une décision de ponction lombaire au téléphone ».
Par la suite, le Dr MANAOUDA Malachie va encore aller plus loin. Il va exiger de consulter les documents administratifs qui vont révéler qu’une autorisation d’exercice a été accordée à cette Formation sanitaire pour la catégorie « C, l’équivalent d’un Centre de santé. Ce qui laisse paraître que « Le Jourdain », de par les services offerts (IRM, Scanner, bloc opératoire, fibroscopie, etc.) est en irrégularité, parce qu’ayant surpassé ses capacités réglementaires. Plus encore, le médecin rendant compte de cette situation malheureuse est un agent public absent à son poste d’affectation.
Le cas de ce personnel est sans doute l’irrégularité de trop qui va pousser le patron de la santé à instruire l’ouverture d’une enquête administrative au sortir de laquelle le concerné et la Fosa pourraient être sanctionnés. Séance tenante, les proches collaborateurs du Minsanté ont reçu mission de mener cette enquête avec le maximum d’objectivité afin que toute la lumière soit faite autour de cette affaire.
Cette descente intervient au lendemain de celles effectuées à L’hopital Laquintinie de Douala et à l’hôpital de District de Nkongsamba concernant la prise en charge problématique de certains patients.
CT/Celcom/Minsant