La ministre de la promotion de la Femme et de la famille au nom du gouvernement, s’est exprimée ce mercredi 23 juin sur l’affaire Camus Mimb-Malicka, au cours d’une conférence de presse
Lire ci-dessous la sortie du ministre
Des faits d’une extrême gravité, menaçant l’avenir des jeunes et surtout des jeunes filles, sont en passe de devenir une banalité dans notre société.
Sans être exhaustif, on peut évoquer : l’exploitation des jeunes filles et des enfants à des fins commerciales ou pornographiques, la diffusion d’images pornographiques impliquant des enfants et des adolescents, l’inceste, le viol, l’enrôlement des jeunes dans les groupes whatsapp ou des sites pornographiques, les mariages précoces et forcés, le harcèlement sexuel, la pédophilie, le tourisme sexuel impliquant les filles et les enfants, les mutilations génitales féminines, les crimes rituels commis sur les enfants et les jeunes filles, etc. Des images indécentes et choquantes, mettant en scène nos filles et nos enfants dans des séances de partouzes et de sextape, inondent les réseaux sociaux depuis un certain temps.
Le cas le plus récent est celui d’une jeune fille de 18 ans, abusée par des bourreaux, filmée en pleins ébats sexuels, et dont les images et la vidéo ont été balancées dans les réseaux sociaux.
Ce triste événement s’est déroulé le mercredi 16 juin 2021, jour pourtant dédiée à la célébration de l’enfant africain. Ces actes, qui ôtent la dignité à nos enfants, sont de plus en plus fréquents, et font l’objet de commentaires d’une violence inqualifiable, livrant les victimes à une sorte de vindicte populaire. Ils sont commis au sein des familles, des établissements scolaires, des domiciles privés, des lieux d’hébergement, des milieux professionnels, des bars dancings et cabarets, et autres lieux ouverts.
Je voudrais rappeler que l’exploitation sexuelle des jeunes et des enfants, ainsi que tous les cas d’abus et violences faits à leur encontre, constituent des atteintes graves à leurs droits fondamentaux, proclamés par le Préambule de notre Loi fondamentale et contenus dans les instruments juridiques de protection des droits de l’enfant ratifiés par notre pays. L’acte en lui-même est déjà ignoble. Le publier l’est encore plus.
Il s’agit là des faits réprimés par notre Code Pénal. Je saisis cette occasion pour dénoncer avec la dernière énergie de tels actes odieux et malsains qui chosifient la jeune femme, en font un objet sexuel, dénué de toute valeur. Dans ces rudes épreuves, les victimes ainsi que leurs familles peuvent compter sur le soutien aussi bien du gouvernement que de toutes les femmes et familles du Cameroun.
Les adultes et leurs complices qui abusent de la vulnérabilité et de la fragilité des jeunes filles et des enfants doivent prendre conscience du péril et de la détresse morale et psychologique dans lesquels ils plongent les victimes, leurs familles, ainsi que la société Camerounaise toute entière. Je les invite à prendre également conscience de la dangerosité de tels actes qui sont hautement répréhensibles. Vous conviendrez avec moi que ne pas les dénoncer, c’est se rendre complice de la compromission de l’avenir de nos enfants.
A quelque niveau que ce soit, nous avons tous le devoir, de briser le silence et de combattre ces actes qui frisent la barbarie. A vous, chères jeunes filles et chers enfants, Je vous conseille le respect et l’obéissance des parents, le goût du travail bien fait et la prudence dans tous vos actes. Je vous invite à tourner le dos à la recherche du gain facile, à l’utilisation irresponsable des réseaux sociaux, à la consommation de l’alcool, des drogues et autres substances psychotropes, ainsi qu’aux mauvaises compagnies.
Je vous remercie.
Marie Thérèse Abena Ondoa