Des milliers de manifestants ont protesté samedi, en début de journée, à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, et dans d’autres villes du pays, contre la présence française dans le pays et témoigné leur soutien aux autorités de la transition.
Ces meetings sont organisés par une coalition d’organisations de la société civile en soutien aux Forces de défense et de sécurité (FDS), aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et aux grandes décisions des autorités de la transition, selon les organisateurs.
Sur la place de la Nation dans le centre-ville de la capitale, des milliers de manifestants avaient brandi des drapeaux burkinabè et russes et des pancartes avec des messages hostiles à la France.
« Vive la transition, vive le capitaine Traoré », « La France dégage », « Arrêtez les complices de la France », pouvait-on lire entre autres inscriptions sur les pancartes.
Selon des témoins, à Ouahigouya, ville située dans le nord du pays, plusieurs centaines de manifestants étaient également dans les rues pour soutenir les autorités de la transition, rapporte l’agence Anadolu.
« Des centaines de manifestants sont sortis depuis ce matin ici à Ouahigouya pour soutenir la transition et dire non à la France », a affirmé au téléphone Yacouba Ouédraogo un manifestant de cette ville.
Le 20 janvier courant, plusieurs centaines de manifestants étaient descendus dans les rues de Ouagadougou pour exiger le départ de l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade et le démantèlement de la force militaire française « Sabre » (le contingent des forces spéciales françaises, ndlr) basée dans la périphérie nord de la capitale burkinabè.
Face à la pression de Ouagadougou, la France a rappelé son ambassadeur au Burkina Faso « pour mener des consultations sur la situation actuelle et sur les perspectives de la situation bilatérale ».
Paris a également indiqué que conformément à la demande des autorités burkinabè, la force française qui est stationnée à la périphérie nord de Ouagadougou, va quitter le territoire burkinabè dans un délai d’un mois.
Ce sont 400 militaires français qui sont donc amenés à quitter le Burkina Faso dans les prochaines semaines.
À noter que depuis le coup d’Etat du 30 septembre 2022, le deuxième en huit mois au Burkina Faso, les relations diplomatiques entre Paris et Ouagadougou, déjà affectées par la montée d’un sentiment anti-français en Afrique, n’ont cessé de se dégrader.
Le dernier incident en date remonte au 20 décembre dernier lorsque les autorités burkinabè ont officiellement demandé le remplacement de l’ambassadeur, Luc Hallade, pour des manquements, requête que Paris a rejetée.