La Chine a annoncé vendredi mettre fin à la coopération avec les États-Unis sur plusieurs dossiers après la visite cette semaine à Taïwan de Nancy Pelosi, présidente américaine de la Chambre des représentants. Par sa visite, Mme Pelosi s’est « gravement ingérée dans les affaires intérieures de la Chine et a porté atteinte à sa souveraineté et à son intégrité territoriale », a indiqué le ministère des Affaires étrangères, sans donner de détails sur ces sanctions.
La Chine va « suspendre les négociations sino-américaines sur le changement climatique » et annuler un entretien entre les dirigeants militaires ainsi que deux réunions sur la sécurité, a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères, invoquant le « mépris » dont a fait preuve Mme « Pelosi quant à la forte opposition de la Chine » à sa visite à Taïwan.
Parmi les autres mesures annoncées vendredi, le ministère des Affaires étrangères a annoncé suspendre la coopération avec Washington sur le rapatriement des migrants illégaux, ainsi qu’en matière de justice, de criminalité transnationale et de lutte anti-drogues.
Le pays a également annoncé plus tôt vouloir « imposer des sanctions » à la cheffe des députés américains Nancy Pelosi et à sa « famille proche ».
Ces dernières années, la Chine a imposé des sanctions à de nombreux représentants américains pour avoir agi, selon elle, contre ses intérêts et s’être exprimé sur les droits humains concernant Hong Kong et le Xinjiang (nord-ouest), parfois sans spécifier la nature de ces sanctions.
En mars, Pékin avait appliqué des restrictions de visas à une liste non publique de fonctionnaires américains qui auraient « inventé des mensonges sur des questions de droits humains impliquant la Chineé. L’ex-secrétaire d’État américain Mike Pompeo, ainsi que Peter Navarro, qui avait été conseillé commercial auprès de Donald Trump, ont eux aussi été sanctionnés par le passé : ils ont interdiction d’entrer en Chine ou de faire des affaires avec des entreprises chinoises.
La Chine, qui considère Taïwan comme partie intégrante de son territoire, a lancé jeudi, en réaction à la visite de Mme Pelosi, les plus importants exercices militaires de son histoire autour de l’île, qui vont durer jusqu’à dimanche.
Pékin considère l’île comme une partie de son territoire à réunifier, par la force si nécessaire, et a plusieurs fois mis en garde Washington contre une visite de la haute responsable, vécue comme une provocation majeure. De leur côté, les États-Unis pratiquent à l’égard de Taïwan une diplomatie dite d’ « ambiguïté stratégique », consistant à ne reconnaître qu’un seul gouvernement chinois, celui de Pékin, tout en continuant à apporter un soutien décisif à Taipei mais en s’abstenant de dire s’ils défendraient ou non militairement l’île en cas d’invasion.
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