Les usagers et les automobilistes camerounais sont mécontents. En effet, le délabrement de nombreuses routes entrave le bon déroulement des activités. A Douala, poumon économique du pays, l’état désastreux des routes inquiète
Raoul Sidjeu, garagiste de formation préfère se rendre au travail à pied comme une bonne partie des habitants de son quartier. « J’ai choisi la marche car j’ai peur de tomber de la moto tellement il y a des secousses» explique ce jeune trentenaire domicilié à Washington, un quartier de Bonabéri. Il doit partir de chez lui à 7H 30 du matin, parfois dans une chaleur déjà étouffante pour le quartier New-Bell où il travaille. « C’est un véritable gâchis de circuler dans certains quartiers de la capitale économique tant les routes sont mauvaises » ajoute-t-il. En effet, les routes sont en majorité parsemées de nids de poules, de flaques d’eaux et de bosses. Si les usagers sont autant apeurés et très souvent énervés par la route, C’est parce que c’est leur gagne pain. A Bonabéri dans le 4ème arrondissement de Douala, l’état de la route ralentit l’activité professionnelle. « Sortir d’ici avec les passagers n’est pas facile ! On a les Pneus crevés, les amortisseurs qui se cassent et il faut tout le temps être au garage. » Affirme Bastian Nkoua, motocycliste depuis cinq ans.
Le spectacle est identique à Mboko, le 3ème arrondissement de Douala, l’une des communes les plus vastes de la ville et par conséquent, l’une des plus peuplées. Là aussi, c’est le même son de cloche, les habitants n’en peuvent plus. Yvette Ngueule habitante de ce quartier et maman de quatre enfants confie qu’enceinte, « prendre une moto est un risque trop grand pour son bébé à naître. De plus cet état des routes la rend malade en transport. » Le retour des pluies et la rentrée des classes n’arrange pas les choses. Les usagers appréhendent l’agrandissement des crevasses ce qui rendra encore plus difficile la conduite.
Du côté des commerçants, les propriétaires de boutiques font eux aussi partie des infortunés. Dans ce secteur, les activités évoluent au ralentie depuis quelques mois déjà, les frais de transport sont passés du simple au double « Pour vous laisser à l’entrée carrière, un conducteur de moto vous prend à 300F après l’avoir supplié. Avec la marchandise, on est parfois obligé de dépêcher un taxi» souligne Martin Talentueux commerçant. Au Cameroun le problème de l’entretient des routes se pose donc avec insistance. Cependant, plusieurs estiment que Curer régulièrement les caniveaux permettrait de ralentir leur dégradation cela implique également, le civisme des populations.