Insécurité et injustice rythme la vie dans notre société. En effet, la violence policière est tellement généralisée que les arrestations arbitraires passent pour des faits divers.
Les actes de violence sont légion au Cameroun. Au quotidien, des citoyens subissent des violations d’ordre physique et moral. Civils, opposants et hommes de droits, sont interpellés dans des conditions extrajudiciaires ; c’est le cas de Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Suite aux marches de protestations du 26 janvier 2019, l’opposant camerounais qui dénonce le « le hold-up » électoral suite à la présidentielle du 07 octobre 2018, est arrêté par la police à Douala, la capitale économique, chez Albert Dzongang, l’un de ses partisans. Face à l’ampleur de la situation, Il est donc crucial, de dénoncer les actions menées par le régime en place.
«La liberté de marcher, la liberté de s’exprimer c’est des droits constitutionnels, c’est des droits inaliénables. Un gouvernement qui se respecte, se doit de protéger ces droits fondamentaux. Le régime de Yaoundé sait ce qu’il fait. Il serait totalement naïf de croire qu’un régime pareil qui a fait 37 ans de règne avec tout ce que cela comporte comme corruption, comme détournement, ne sache pas ce qu’il est entrain de faire ; ce régime est entrain de bafouer les droits les plus élémentaires, les droits fondamentaux des citoyens. Et moi mon attachement viscéral aux valeurs de la liberté et de l’humanisme, m’impose d’exiger la libération de tous les prisonniers politiques qui ont été incarcérés juste parce qu’ils ont voulu s’exprimer. » Jean Robert Wafo, Ministre du Shadow cabinet du social democratic front SDF) en charge de l’information, a tenu ces propos lors de son passage à l’émission « Droit de réponse » sur Equinox télévision le dimanche le 09 juin 2019.
La démocratie sans le peuple
En effet, lors de la campagne pour l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, le RDPC, parti au pouvoir, avait pour slogan « la force de l’expérience » hélas, aujourd’hui, dans les rues du Cameroun, c’est plutôt la force du plus fort qui règne. Les autorités sécuritaires interpellent et neutralisent des personnes, qui ne cherchent qu’à exprimer leur opinion. C’est à croire qu’il n’existe presque plus d’espace de liberté au Cameroun. Avec la crise qui s’enlise dans les régions anglophones, la violence a atteint son paroxysme. Déjà un mois après le début de la crise, Le (PURS) peuple uni pour la rénovation sociale de Serge Espoir Matomba, n’a cessé de condamner l’escalade de la violence et d’exiger la libération des leaders et des prisonniers incarcérés dans le cadre de cette crise.
Désormais En matière de justice, le peuple n’est plus gouverné par le peuple au Cameroun. Il semble être gouverné par les autorités sécuritaires. Au nom de la raison sécuritaire, ils peuvent traquer des citoyens partout, interpeller, neutraliser ou exposer des cadavres en guise de trophée de guerre, en toute violation de la loi n°2005/007 du 27 juillet 2005 portant code de procédure pénale. Ce qui traduit le despotisme qui caractérise le régime de Yaoundé, quant aux violations flagrantes et permanentes des libertés de réunion et de manifestations publiques au Cameroun. «Il ya tout un ensemble de dispositifs contenus dans l’arsenal juridique camerounais, qui sont totalement bafoués. Si le gouvernement estime qu’il y a des gens qui sont coupables de fait grave, bon qu’il y ait une justice équitable. Malheureusement, on constate que tous les droits sont bafoués. On a comme l’impression que l’arrestation injustifiée anticonstitutionnelle de certains leaders comme Maurice kamto, le président Albert Dzongang, est une subtile manière pour le régime en place de faire diversion sur un problème national, qu’est la crise anglophone». Poursuit Jean Robert Waffo.
Dans toutes les sociétés, il existe les notions de justice, d’équité, de dignité et de respect. Des valeurs très souvent foulées aux pieds comme c’est le cas au Cameroun. Les forces de sécurité camerounaises, ont commis des violations des droits humains, dont des homicides illégaux, des exécutions extrajudiciaires, des destructions de biens, des arrestations arbitraires et des actes de torture durant des opérations militaires. C’est d’ailleurs ce qu’a décrié Human Rights watch sur sa page facebook le vendredi 28 juin 2019. C’est dire que Le citoyen souverain n’a plus le droit de contraindre le gouvernement à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelquonque, à travers des manifestations publiques.