Lieu de pouvoir qui abrite les bureaux du ou de la maire, l’hôtel de Ville d’Ebolowa a vécu une histoire mouvementée, marquée par des reconstructions. Retour sur l’historique de la construction de cet édifice
La genèse de l’hôtel de ville d’Ebolawa
Nommé délégué du gouvernement en février 1996 par décret du chef de l’Etat, Blaise Abolo prend fonction dans une ville dépourvue d’hôtel de ville. « Pendant cette période, il n’y avait pas d’hôtel de ville. Nous occupions la maison coloniale laissée par l’ancien premier ministre monsieur Charles Assalé qui était maire de la ville d’Ebolawa. Or, cette maison n’avait vraiment pas le reflet d’un édifice qui doit abriter l’hôtel de ville », explique Blaise Abolo. L’homme décide donc d’entreprendre des démarches pour construire un hôtel digne de ce nom.
Blaise Abolo, ancien délégué du gouvernement
« Je cherche un terrain en ville, ce n’était pas facile mais avec ma ténacité je réussis à avoir un terrain au bord du lac. Un site vraiment touristique. Un site agréable pour tout le monde et un site qui a été agréé par le conseil municipal. Le terrain que j’ai eu pour construire l’hôtel de ville a une superficie de 12 000 mètres carrés. Sur ce site, il était prévu de construire l’hôtel de ville, de faire des jardins, de faire des espaces de jouissance pour ceux qui veulent faire des fêtes, des mariages…. », relate l’ancien délégué du gouvernement qui à l’époque, saisit le FEICOM pour reconstruire cet hôtel afin de changer la physionomie de la ville : « L’hôtel de ville que nous avons construit est sur une superficie de 600 mètres carrés. Il restait 11 400 mètres carrés qui pouvait abriter n’importe quel immeuble para port à l’évolution de la ville ».
L’arrivée de Monsieur Guy Royer Zo’o Olouman’s
En février 2009, un nouveau délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine d’Ebolowa est nommé : Monsieur Guy Royer Zo’o Olouman’s. Dans ces projets, il prévoit de construire un édifice moderne et engage à cet effet l’entreprise « Fokou Construction ». Le nouveau délégué du gouvernement signe un marché de 300 millions de FCFA pour ajouter deux étages. Oe passe donc d’un immeuble R+1 (rez de chaussé plus un étage) à celui de R+3. Du point de vue de Blaise Abolo « cela n’était pas possible car, la fondation était faite pour un bâtiment R+1 ».
Le temps finira par donner raison à l’ancien délégué du gouvernement qui poursuit : « La fondation ne pouvant pas supporter le poids des deux étages s’est effondrée. Après quoi, ils ont arrêté les constructions et ils ont appelé le Feicom pour voir comment on pouvait arranger tout cela. Le Feicom a dit c’était impossible, quel que soit les aménagements apportés, l’immeuble ne pouvait pas tenir. Le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale a préféré geler ses relations avec la communauté urbaine d’Ebolowa, estimant que de cette affaire dénotait beaucoup de flou.»
Gabegie dans la gestion financière
« En dehors des deux étages qu’il voulait ajouter, le nouveau délégué avait déjà construit une clôture de 50 millions. Comment on peut construire une clôture de 50 millions sur un immeuble qui n’existe pas ? » S’interroge Blaise Abolo. Pour l’ancien délégué du gouvernement, Il y a un goût amer de la population para port à cette gestion calamiteuse. La population se sent abusée et trahie du fait qu’elle a perdu son hôtel de ville. « Le feicom avait financé cet hôtel à 300 millions de francs. Le voilà qui est détruit alors que les gens y travaillaient déjà. En plus des 5O millions de la clôture, la démolition de cet immeuble a occasionné des frais supplémentaires.»
Là où le bât blesse
« Les gens peuvent croire que c’est le délégué du gouvernement monsieur Abolo Blaisse qui était là dans le temps, qui est à l’origine de ce problème. Que non ! C’est le nouveau délégué du gouvernement qui l’a remplacé qui est venu créer toute cette confusion. Parce qu’il aurait dû laisser l’immeuble que l’ancien délégué du gouvernement avait construit et qui était déjà opérationnel depuis deux ans, pour construire son hôtel de ville sur la superficie restante qui est de 11 400 mètres carrés. Mais, il a préféré détruire ce qui avait été fait au détriment de la gestion de la commune. Une fois détruit, la commune a été obligée de délocaliser ses services pour aller louer les locaux à la CNPS. Le loyer de ces bureaux pendant 10 ans a pesé sur les charges de la Commune qui aurait dû conserver l’immeuble déjà opérationnel », s’offusque Blaise Abolo.
A noter que l’édifice R+3 abandonné au bord du lac municipal qui abritait jadis les services de la Communauté urbaine d’Ebolowa, ville située au Sud du Cameroun (CUE), a été détruit le 2 Avril 2022 du fait de nombreuses malfaçons observées sur le chantier. L’immeuble était à sa deuxième phase de construction, pour son extension. L’opération de démolition a été menée sous la conduite du colonel Fidèle Roger Banlock, directeur de la mise en œuvre de la démolition en présence de nombreuses autres autorités administratives locales. Une satisfaction pour le maire d’Ebolowa, Dr Daniel Edjo’o en ceci que cette action permettra la construction d’un nouvel édifice qui cette fois, va respecter les normes de sécurité.