À Tunis, une coalition d’organisations de la société civile a tenté vendredi soir 22 juillet de manifester contre le référendum sur une nouvelle Constitution prévu lundi, appelant au boycott du scrutin. Une protestation qui a immédiatement été dispersée par la police à coup de gaz lacrymogènes.
Au milieu des canons à eau, des voitures de police et des barricades, Messaoud Romani, figure de la société civile, est hagard, choqué par la violente dispersion de la manifestation qui venait juste de débuter sur l’artère principale de Tunis. Il était nécessaire pour lui de venir lutter aux côtés d’autres militants contre cette nouvelle Constitution. « C’est une introduction à une dictature où le président aura tous les pouvoirs et moi, je tiens à la Constitution de 2014 », explique-t-il.
Les Tunisiens sont appelés à voter par référendum lundi sur une Constitution proposée par Kais Saïed, où le président, arrivé au pouvoir après un coup de force institutionnel en suspendant notamment l’Assemblée nationale, il y a un an, jouira de vastes prérogatives sans devoir rendre de comptes,
Messaouad Romani s’inquiète d’un recul des libertés, notamment de manifestation. « La situation des libertés m’inquiète beaucoup ; depuis le 25 juillet jusqu’à présent, il y a beaucoup d’arrestations et des tribunaux militaires pour les civils », souligne-t-il.
Appels au boycott
Imed Zouari, militant au sein de l’Institut arabe des droits de l’homme, dénonce la répression de cette manifestation, l’usage de gaz lacrymogènes et les arrestations. Il craint également un retour en arrière pour le pays. « C’est un régime qui essaie de reprendre ses habitudes répressives à travers les outils du pouvoir, de l’État », estime-t-il.
À l’approche du référendum, de nombreux partis politiques ont également appelé au boycott du scrutin.
Avec RFI