L’alcool et la grossesse ne font pas bon ménage. Même consommé à faible dose, l’alcool peut avoir des conséquences sur la croissance du fœtus. Ce sont entre autres des malformations physiques, cardiaques et neurologiques.
Contrairement aux idées préconçues, l’alcool est dangereux pour le fœtus pendant toute la grossesse. L’alcool est composé de molécules de toutes petites tailles, que le placenta ne peut pas filtrer. Ingéré par la mère, l’alcool se retrouve très rapidement dans le liquide amniotique et dans le sang du fœtus. Etant donné que le fœtus boit son liquide amniotique et que son foi n’est pas arrivé à maturité, il ne peut pas éliminer l’alcool.
La consommation d’alcool altère la prolifération des neurones et leur migration, qui débute au troisième trimestre de la grossesse. Par conséquent, la myélinisation phénomène qui permet la conduction de l’influx nerveux dans le cerveau est retardée « L’enfant qui est à moins de trois mois de grossesse dans le ventre, ne peut pas digérer l’alcool comme la femme enceinte adulte le digère. Ça fait que cela s’accumule chez l’enfant, et ne pouvant pas éliminer cet alcool progressivement, il aura chez le nourrisson une surcharge alcoolique sur la croissance» affirme Eric Clément Lélé, spécialiste en santé de reproduction.
Les conséquences de l’alcoolisation fœtale
Les conséquences de l’alcoolisation fœtale se situent à plusieurs niveaux. Par exemple un enfant victime de l’alcoolisme de sa mère va naître avec une tête mal formée. Il aura également des difficultés d’interaction et de relation sociale. « On aura déjà une restriction de croissance chez l’enfant. On va aussi constater une anomalie faciale, des disfonctionnements sur le système nerveux central de l’enfant avec des dommages. Ce qui va affecter la vie future de l’enfant. Quand il sera adolescent, il sera en proie à la dépression et à l’anxiété, ce sera un enfant qui aura des difficultés d’interactions sociales autour de lui», poursuit le docteur Eric Clément Lélé. L’alcool est toxique pour le cerveau du fœtus, quelque soit la quantité consommée. Il est donc préférable de s’en passer lorsqu’on a le projet de faire un enfant ou lorsqu’on est enceinte.